dimanche 1 mai 2011

Presse et Déontologie.

La presse écrite reste, grâce à sa diversité, un des piliers de notre système démocratique. Aussi est-il est important que les citoyens soient armés pour connaître son langage. Lecteurs attentifs et exigeants, ils pourront la défendre ou la critiquer le cas échéant. C'est aussi un excellent outil pour développer ses facultés d'analyse, de critique et de synthèse.
La presse écrite apporte indiscutablement une quantité d'informations et surtout un approfondissement, un détail que l'on ne trouve pas dans les médias audiovisuels : radio et télévision. Il n'est pas inutile de rappeler ici que le texte d'un journal télévisé de trente minutes tient tout entier sur une seule page de journal et que
[...] si en l'espace d'une heure on peut lire de 15.000 à 36.000 mots, on ne peut entendre que 9.000 mots. Cela signifie que, dans un temps égal, un auditeur ou un téléspectateur reçoit deux fois moins d'informations qu'un lecteur lent et quatre fois moins d'informations qu'un bon lecteur. (RICHAUDEAU F.,1972.)
Après un bref examen des circuits que parcourt l'information, nous parcourrons les différentes matières dont traite le journal sous plusieurs formes d'écriture pour nous attacher ensuite à la mise en pages puis à la langue de la presse. Après quelquesq notes sur l'édition nous nous arrêterons sur quelques enjeux importants.
De l'événement à l'article :
Le journaliste n'est pas toujours témoin direct de ce qu'il rapporte. Entre la source de l'information et le lecteur, des intermédiaires, quelquefois nombreux, assurent le relais. Cela présente certains risques de déformation.
Le journaliste consciencieux contrôle ses informations, il les vérifie auprès de plusieurs sources, on dit qu'il les recoupe.
Les sources lointaines :
A l'étranger, des reporters font parvenir leur message à une des agences de presse .
Quatre agences internationales sont très connues : Associated Press et United Press International (U.S.A.), Agence France Presse, Reuters (G.-B.). D'autres sont nationales : Belga (Belgique), A.N.P. (P.-B.), D.P.A. (All.), … D'autres encore sont spécialisées dans certains domaines, notamment la transmission de photos. Maxppp, Sipa
Celles-ci le transmettent par téléscripteur aux rédactions sous forme de dépêches .
Les dépêches retenues ( il en arrive des centaines chaque jour, rédigées de façon très concises) sont retravaillées plus ou moins par les journalistes des diverses rédactions. Ceci explique les similitudes que l'on peut observer entre des journaux parfois très différents.
Une nouvelle exceptionnelle, qu'un journaliste est seul à détenir avant tout le monde porte le nom de scoop. La rédaction prépare et met en réserve des sujets froids qui pourront être publiés quand l'actualité sera plus calme et que le rédacteur en chef manquera de sujets chauds.
Certains journalistes font partie du personnel statutaire, d'autres sont payés à l'article, ils sont "pigistes", "indépendants", "free-lance".
Le correspondant particulier, quant à lui, est engagé pour rendre compte de ce qui se passe dans le pays où il s'est fixé. Il a souvent un contrat d'exclusivité. L'envoyé spécial reçoit une mission limitée dans le temps, il "couvre" un événement précis.
Les sources proches :
Beaucoup d'informations sont diffusées toutefois à partir de circuits plus serrés : conférences de presse où sont convoqués tous les journalistes concernés, dossiers de presse fournis par les attaché(e)s de presse ou, plus modestement, communiqués de presse émanant d'associations ou de personnes fournissant au journal l'essentiel des informations qu'elles souhaitent voir diffuser.
Les matières du journal :
L'information la plus importante contient la réponse aux six interrogations:
  • Que s'est-il passé?
  • Qui est impliqué?
  • Où et quand cela s'est-il produit ?
  • Pourquoi et comment cela s'est-il passé ?
Les faits divers rapportent des événements qui sortent de la norme. La façon de les traiter varie énormément d'un journal à l'autre. Leur énumération laisse croire que le monde est rempli de drames et d'horreurs. Le journal qui les rapporte avec complaisance encourage la curiosité malsaine, le voyeurisme. Pourtant celui qui évite d'en parler risque de frustrer une partie de ses lecteurs.
La part réservée à la vie politique, sociale, économique internationale, nationale et régionale est souvent inversement proportionnelle à celle que reçoivent les faits divers.
La locale permet au lecteur de retrouver les acteurs qu'il connaît bien : noces d'or, vie des associations, fêtes d'écoles, etc. Le ton y est généralement optimiste, lénifiant et flatteur.
Les sports fournissent une matière volumineuse.
Les pages culturelles sont parfois réduites à des listes de programmes, parfois complétées par des articles détaillés de présentation, voire de critiques. Tous les aspects de la culture ne sont pas nécessairement couverts. Ce choix révèle les priorités du journal.
Des espaces sont aussi attribués à la distraction des lecteurs : jeux, mots croisés, horoscopes, bandes dessinées, feuilletons, etc.
Les informations de services parfois appelées rubriques de servitude parce qu'elles sont indispensables même si elles n'intéressent pas tous les lecteurs : chroniques diverses, nécrologie, petites annonces, avis de sociétés, cours de la Bourse, résultats de loteries, tiercé, etc. Le bulletin météo tend actuellement à sortir de ce cadre pour devenir une rubrique soigneusement mise en valeur.
Les genres :
  1. La brève est une information courte répondant en un minimum de mots aux 6 interrogations qui fondent l'essentiel de tout article.
    Sans titre, la brève démarre par un tiret ou une puce (gros point). Un paragraphe de 5 à 6 lignes. Les mots les plus significatifs (souvent les premiers) sont en gras. Souvent plusieurs brèves sont regroupées, même si les sujets en sont très divers.
  2. Le filet est une information courte sans commentaire ni titre. Présenté comme la brève, il répond en outre aux questions pourquoi? comment? Deux ou trois paragraphes.
    La brève et le filet ne comportent pas de commentaires.
  3. La mouture est la réécriture en un seul article d'informations d'origines diverses, d'une ou plusieurs sources, qui sont citées. Le ton doit rester neutre, mais on peut reconnaître le style maison. Le titre reste informatif. Si un commentaire s'impose, il se fera à côté, dans un article distinct.
    Le filet, la brève, la mouture, étant purement informatifs, ne sont généralement pas signés.
  4. Le reportage, réalisé par un envoyé spécial ou (grand) reporter, est un article dont les éléments ont été recueillis sur le lieu de l'événement et pendant son déroulement. Il présente des informations, des analyses de données, des interviews, des papiers d'ambiance et est souvent accompagné de commentaires.
  5. L'enquête : le journaliste-détective prend l'initiative d'en savoir le plus possible sur un sujet déterminé par la rédaction. Il cherche alors à recouper l'information en consultant des sources diverses. Parfois c'est l'occasion de découvrir un scoop, information exclusive et fracassante.
  6. L'article d'analyse étudie en profondeur un fait d'actualité, un événement ou une situation afin d'en faciliter la compréhension. Le journaliste replace dans leurs contextes (historique, politique…) les différents éléments d'une information et offre au lecteur des hypothèses, des pistes de réflexion, des prospectives. Certains journaux y consacrent plusieurs pages.
  7. Les rubriques reviennent à chaque numéro, et sont identifiées par un surtitre, et même souvent une présentation particulière (logo, titre...). On les trouve généralement à la même place dans un journal.
  8. L'interview à chaud, dictée par l'actualité est généralement succincte. Mais à d'autres moments, le journaliste prend le temps d'interroger une personne pour évoquer une passion ou une question technique. La rédaction est à ce moment plus travaillée. Le choix des personnes interrogées, ici encore, révèle les priorités du journal.
Le journal dépasse souvent son rôle de simple courroie de transmission et propose des regards plus subjectifs, des éléments destinés à faire comprendre les événements selon un système de valeurs qui lui est propre.
Ces textes qui proposent non des faits mais des opinions sont signalés de plusieurs façons:
  • par la mise en pages : cadre, couleur de fond, italique, gras...
  • par la mention de l'auteur et de sa qualité, parfois accompagnée d'une photo.
  • par le surtitre : commentaire, opinion, humeur, billet, éditorial...
Voici quelques manières d'écrire où ces interventions personnelles sont attendues.
  1. Le commentaire est un article exprimant la réflexion et le jugement personnels de l'auteur à propos d'un événement ou d'une interview où la matière est traitée avec neutralité. Son titre est plus accrocheur et l'article est signé.
  2. Le billet présente un événement d'actualité de manière légère et humoristique. C'est un article court, souvent encadré, toujours signé, et revenant à la même place dans le journal. Le billet d'humeur, souvent en italiques, permet au journaliste d'exprimer ses états d'âme.
  3. La chronique commente aussi l'actualité. Pour porter ce nom, elle doit paraître régulièrement et être signée par une personnalité souvent extérieure au journal lui-même. Le nom de l'auteur est indiqué en tête.
  4. La critique est un commentaire, et donne donc une opinion personnelle, positive ou négative, sur un livre, un film, un concert. Elle est généralement signée.
  5. L'éditorial est un commentaire qui porte sur un sujet considéré comme essentiel pour le journal, dans l'actualité le plus souvent. Il engage la responsabilité morale de l'équipe. Si ce n'est pas le rédacteur en chef qui le rédige, il est signé.
  6. Dans la tribune libre ou carte blanche, une personnalité extérieure à la rédaction est invitée à s'exprimer. C'est un lieu de débat intéressant puisque les idées qui y sont défendues peuvent s'opposer à celles qui sont couramment défendues dans le journal. Le nom et le titre de cette personnalité sont indiqués.
  7. Le papier d'ambiance-observation répond au désir de savoir non tant ce qui s'est passé mais comment cela s'est passé, de vivre un événement à l'écart des officiels, au milieu des participants.
On trouve aussi la table ronde, le courrier, les échos, la revue de presse, l'analyse...
La mise en pages :
Toutes les informations publiées par le journal n'ont pas le même poids. Le travail de mise en pages consiste à établir un tri, une hiérarchisation des articles. Cette opération, bien sûr, révèle les valeurs privilégiées, il faut y être très attentif pour connaître l'idéologie qui agit dans le journal. A chaque information le rédacteur en chef assigne une page, un emplacement sur cette page, un titre et une éventuelle illustration.
Le choix de la page.
La première page du journal, la Une, est la plus lue avec sa manchette (titre principal), vient ensuite la dernière, puis la double page centrale, les pages impaires (les pages paires, placées à gauche, attirent moins l'attention). Pour rentabiliser au maximum la Une, une pratique courante consiste à commencer un article important en première page et à renvoyer en pages intérieures pour la suite, cela s'appelle une "accroche" .
Les emplacements.
Dans les pages intérieures, les places les plus lues se situent en tête des premières colonnes. Les rubriques reviennent à chaque numéro, et sont identifiées par un surtitre, et même souvent une présentation particulière (logo, titre...). On les trouve généralement à la même place dans un journal.
Le titre.
L'importance d'un titre s'évalue à partir de plusieurs critères : la taille du caractère utilisé, son épaisseur (maigre, gras), son style (romain, italique, PETITES CAPITALES, CAPITALES) et sa largeur mesurée sur le nombre de colonnes qu'il surmonte.
Pour retenir l'attention du lecteur toujours trop pressé, la presse multiplie les titres, cette titraille offre un large éventail de possibilités :
  • Un surtitre, au-dessus du titre, en caractères plus petits. Souvent c'est un titre de rubrique ou le domaine général de l'article.
  • Un sous-titre (casquette) peut se placer entre le titre et le chapeau dans les mêmes caractères que le surtitre. Il donne un petit élément supplémentaire, précise le titre.
  • Un chapeau introduit ou résume et accroche.
  • Des intertitres structurent et relancent l'intérêt lorsque le texte est long.
L'illustration.
Photographies, dessins, cartes géographiques, chiffres, graphiques et autres infographies enrichissent le texte. Grâce aux progrès techniques, de nombreuses illustrations apparaissent dans nos journaux, ce n'était pas le cas autrefois. Le texte placé sous l'illustration, la légende peut selon les cas informer, préciser ou dramatiser.
La langue :
La langue des journalistes est à mi-chemin entre la langue orale et la langue littéraire.
Le lexique journalistique fait grand usage des mots brefs surtout dans les titres; de mots qui rattachent un fait à une problématique déjà connue (pollution, régionalisation,...), de néologismes (à partir de préfixes, de noms propres, de nouvelles techniques, de mots étrangers).
La syntaxe se caractérise par des phrases courtes, souvent nominales, par l'utilisation du conditionnel indiquant des informations non confirmées. La ponctuation joue un rôle prépondérant surtout dans les titres où elles peut à elle seule exprimer les catégories grammaticales d'énonciation ou de modalité, par exemple.
En ce qui concerne le style, les journalistes font grand usage de la métaphore souvent jusqu'au cliché. Les registres les plus utilisés sont ceux de la guerre, de la maladie, du sport. L'antithèse et l'hyperbole font merveille dans les titres. Ces figures de style banalisent un événement pour le rendre plus proche ou, à l'inverse, le dramatisent. A chacun son rôle : au journaliste de colorer à chaud un fait et de chercher à accrocher; au lecteur attentif et critique de restituer leur juste valeur aux événements.
Pour renforcer sa crédibilité, le journaliste développe une stratégie d'authentification: il multiplie les références à un témoin, à un expert, il cite des chiffres, des statistiques, il joint à son texte un schéma explicatif, une photo.
L'édition :
On classe les organes de presse selon leur périodicité: quotidiens, hebdomadaires, bimensuels, mensuels, bimestriels, trimestriels.
Les toutes-boîtes sont distribués gratuitement et peuvent contenir une part rédactionnelle variable.
Certains journaux sont locaux ou régionaux, d'autres nationaux, d'autres ont une audience internationale.
Il existe aussi une presse d'entreprise, d'association très active.
L'heure ultime pour terminer ses articles sonne de manière impitoyable : c'est l'heure du bouclage. La rédaction du journal doit être terminée à ce moment que le match de football soit terminé ou non, que l'on connaisse le résultat des élections ou non. Au-delà de cette heure fatidique, l'imprimerie ne pourrait plus garantir de terminer la fabrication du journal qui doit être livré à une heure précise aux messageries qui se chargeront de diffuser le journal auprès des libraires.
Les fonctions du journal :
On peut définir les fonctions du journal comme suit:
  • fonction de connaissance / découverte : le journal permet d'être au courant de ce qui se passe dans le monde, le pays, la région, la commune.
  • fonction de lien social : le journal fournit des sujets de conversation, il crée un sentiment d'appartenance à une communauté.
  • fonction citoyenne : les articles du journal suscitent des débats d'idées et encouragent le débat démocratique.
  • fonction de guide des opinions : le journal cherche à convaincre.
  • fonction de contre-pouvoir : le journal analyse l'action des décideurs et critique de façon positive et négative.
  • fonction de divertissement : le journal est une source de détente.
  • fonction de services : le journal fournit des informations pratiques.
  • fonction d'écho social : le journal joue le rôle de caisse de résonance de la société.
Les enjeux :
« Même si les nouvelles qu'il t'apporte sont mauvaises, ouvre ta maison au messager fidèle; mais celui qui te trompe, chasse-le. » (Proverbe syldave.)
Dans le domaine de l'information, le journaliste se veut le plus objectif possible. Cela signifie qu'il rend compte des faits avec un maximum d'exactitude et fait la distinction entre les différentes opinions afin de donner une image fidèle de la réalité. Dans le cas d'une opinion, il doit indiquer clairement de qui elle émane. Il est cependant difficile d'être tout à fait objectif. L'annonce du résultat "Ostende-Charleroi : 73 - 82" est un énoncé de fait. Mais ajouter "mérité" au résultat, c'est exprimer une opinion que le lecteur partage ou non. (D'après JFB ).
Dans le journal, nous l'avons vu, l'information pure se mêle souvent de commentaire. Ce ne serait pas grave si les deux démarches étaient clairement identifiables. Mais le lecteur doit être très attentif pour distinguer la relation des faits de l'orientation proposée par le journaliste. Et cette tâche est d'autant plus ardue que de nombreux choix sont opérés dans les faits proposés au lecteur, dans les sources consultées, dans le vocabulaire même qui est choisi. On comprend que la question de l'objectivité se pose toujours.
« L'objectivité, on peut en donner bien des définitions. Nous nous contenterons de celle du petit Robert : "qualité de ce qui donne une représentation fidèle d'un objet ". Appliquée au journal, l'objectivité ainsi comprise se heurte à une première difficulté : le journalisme, en effet, porte sur des faits et non sur des objets. Or, si même pour un objet identique la vision peut être différente selon les yeux qui regardent, qu'en sera-t-il pour un fait par nature insaisissable ? [...]
A toutes les étapes de la transmission de l'information, les occasions sont nombreuses tant de la déformer que de la faire disparaître... si bien qu'il est presque vain de parler d'objectivité (au sens strict du mot), quand on parle de journalisme. Il serait plus exact de parler d'honnêteté.
Est honnête le journal qui donne une information en signalant sa source, en la complétant par d'autres informations et en réinsérant le tout dans un certain contexte. Si le journal qui procède ainsi ne prétend pas informer en toute connaissance de cause, au moins donne-t-il au lecteur les éléments nécessaires à une meilleure compréhension de l'actualité. » (D. Thibaut.)
Le lecteur en désaccord avec son journal dispose de deux armes puissantes. Il peut écrire au rédacteur en chef qui, soucieux de représenter l'opinion publique, se montre très attentif aux réactions des lecteurs. Il demandera la publication d'un démenti ou d'un droit de réponse. Certains groupes de pression, d'ailleurs, abusent du procédé pour infléchir les orientations du journal. L'autre arme est définitive : cesser d'acheter le journal.
Les difficultés économiques qui rendent les journaux si fragiles aux influences extérieures ont suscité des accords de collaboration pour réaliser des pages communes, mettre en commun des régies publicitaires, par exemple. Ajoutons que certains vastes groupes de presse sont dirigés par de puissants holdings financiers dont les intérêts ne s'accordent pas nécessairement aux souhaits des rédactions. Autant de raisons pour lire la presse d'un oeil attentif et critique.
La déontologie :
Code de principes de journalisme (ABEJ & AGJPB) :
  1. La liberté de la presse est la principale sauvegarde de la liberté d'expression sans laquelle la protection des autres libertés civiques fondamentales ne saurait être assurée. La presse doit avoir le droit de recueillir et de publier sans entrave, informations et commentaires, pour assurer la formation de l'opinion publique.
  2. Les faits doivent être recueillis et rapportés avec impartialité.
  3. La séparation entre la relation des faits et les commentaires doit être bien visible. Ce principe ne doit pas limiter le droit du journal à présenter sa propre opinion et le point de vue d'autrui.
  4. La presse reconnaît et respecte la diversité d'opinion, elle défend la liberté de publier des points de vue différents. Elle s'oppose à toute discrimination pour des raisons de sexe, de race, de nationalité, de langue, de religion, d'idéologie, d'ethnie, de culture, de classe ou de convictions, dans la mesure où les convictions ainsi professées n'entrent pas en conflit avec le respect des droits fondamentaux de la personne humaine.
  5. Les éditeurs, les rédacteurs en chef et les journalistes doivent respecter la dignité et le droit à la vie privée de la personne et doivent éviter toute intrusion dans les souffrances physiques et morales à moins que des considérations touchant à la liberté de la presse, telle que définie à l'article 1 ne le rendent nécessaire.
  6. Les crimes, le terrorisme et autres actes de cruauté et d'inhumanité ne doivent pas être glorifiés.
  7. Les faits et informations qui, après avoir été publiés, se révéleraient faux, doivent être rectifiés sans restriction, et sans préjudice des dispositions légales sur le droit de réponse.
  8. Les sources d'information confidentielles ne peuvent être communiquées sans autorisation expresse des informateurs.
  9. Le maintien du secret des affaires publiques et privées tel qu'il est défini par la loi, ne peut porter atteinte à la liberté de la presse telle qu'elle est définie à l'article 1.
  10. Si la liberté d'expression entre en conflit avec d'autres droits fondamentaux, il appartient aux éditeurs et rédacteurs en chef, après consultation de tous les journalistes intéressés, de décider sous leur seule responsabilité du droit auquel ils accordent la priorité.
  11. Les journaux et les journalistes ne doivent céder à aucune pression.
  12. Les annonces doivent être présentées de façon telle que le lecteur ne puisse les confondre avec les informations.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire